Des semaines bien remplies (1)
Je n’aime pas rien faire. Ou peut-être que j’ai une peur maladive de l’ennui. En tout cas j’ai une fâcheuse tendance à me sur-occuper pour être sûr de faire/créer/apprendre et, de fait, ne pas m’ennuyer. Ou alors j’ai un besoin obsédant de faire/créer/apprendre ? Peu importe, le résultat est le même : je suis devenu un pro de la productivité et je fais mille choses. Par exemple ça se traduit par des plannings au quart d’heure près avec des créneaux « bloqués », des couleurs par thématique, des semaines type qui changent au fil des mois, etc. Cette période d’arrêt de travail ne déroge pas à la règle, surtout que je me retrouve limité physiquement et que je ne peux pas envisager n’importe quelle tâche ou activité. Si tu suis un peu on déménage mi-août (la semaine prochaine en fait) donc c’est déjà une bonne activité en soi. Mais pas le droit de porter de cartons tout ça tout ça (Camille est ravie). Donc je vais raconter un peu comment je m’occupe et utilise mon temps sans Netflix. Et puisque j’ai la causette ce sera en deux parties !
Ce journal et des morceaux d’histoires
C’est une des premières choses qui m’est venue: reprendre l’écriture (sur une idée de ma maman t’sais). Premier chantier dans les tuyaux : un début de truc que j’avais mis de côté et qui pouvait potentiellement ressembler à un roman. J’ai donc repris l’écriture de cette chose et j’ai choisi de la partager en live sur les internets avec qui voudra bien le lire. Je trouve le côté « publication immédiate au fil de l’eau » assez sympa. Voire novateur même? C’est une sacrée prise de risque pour moi en tout cas, ça force le lâcher-prise et ça force à produire. Mon niveau d’écriture est proche du niveau de la mer mais j’essaye de ne pas complexer. Je n’ai suivi aucune formation, ni quelconque atelier ou cours d’écriture. J’ai eu 10 à mon bac de français et 7 en philo je crois. J’écris beaucoup comme je parle. Je tape comme je le sens et je me dis que ça donnera ce que ça donnera. Mes seuls outils pour ce premier roman : je m’inspire du « mythe du héros » de Joseph Campbell et j’utilise le logiciel Scrivener sur macOS qui est hyper bien fichu pour organiser son écriture.
Le côté journal est cool également parce qu’il m’entraîne à écrire et qu’il me permet de m’exprimer plus librement en terme de style tout en racontant des choses plus perso. Je retrouve la dimension un peu exhibitionniste du début des réseaux sociaux que j’aimais bien et je trouve ça cool en vrai (j’ai écrit des billets sur mySpace à l’époque alors imagine). J’essaye donc d’écrire tous les jours entre 15mn et 1h, quel que soit le sujet. Et c’est pas de trop. Une scène du roman par semaine, plus une newsletter, plus un billet du journal, ça fait déjà quelques lignes. J’ai une idée de nouvelle aussi que j’aimerai bien poser dans un coin là quand j’aurais - encore un peu- plus de temps. Et puis rien que la publication sur le site avec le choix des photos, des titres, de la musique, ça prend du temps :)
kime : des paroles à porter
En janvier 2023 j’ai lancé une boutique sur Etsy. A la base je voulais faire des t-shirts rien que pour moi et puis je me suis dit qu’il y aurait bien d’autres allumés que ça pouvait brancher :) Le concept de ces t-shirts ? Des paroles de chanson un peu « punchline » avec une citation au format biblique. Rap, rock, pop, chanson française, tout y passe pourvu que la lyric soit puissante ou juste drôle. L’idée pour le porteur du t-shirt c’est d’afficher clairement une conviction, partager une humeur tout en faisant référence à l’artiste qui en est à l’origine.
Pour démarrer la chose j’ai testé pas mal de prestataires, des coupes et matières différentes, des couleurs, la tenue l’impression au lavage, etc. Je n’ai pas passé beaucoup de temps dessus à part cette première étude. Je me suis mis en auto-entrepreneur et j’ai bidouillé sur Inkscape qui est une alternative gratuite à Photoshop. Pendant cette période sans boulot j’essaye donc de soigner un peu le truc. Nouveaux designs, structure de la base de données, mise à jour des fiches produits, ajout de « réelles » photos , optimisation du référencement, etc.
J’ai une anecdote pour ce qui m’a poussé à m’impliquer un peu sérieusement sur cette affaire. En février 2023 on part en voyage à New-York et j’emmène un modèle avec moi « Sicker than your average » extrait d’un morceau de rap du défunt Notorious B.I.G., une icône pour moi pour un tas de raison et accessoirement un rappeur emblématique originaire de … New-York. C’était un peu une sorte de test, j’espérais provoquer quelque chose ou quelqu’un en le portant. Et bien ça n’a pas loupé. On est au musée Guggenheim et j’entends au loin quelqu’un qui dit assez fort « We donno dat, we donno dat !». En anglais un peu plus clean « We don’t know that, we don’t know that !». En français « ça on en sait rien !». C’est Camille qui m’a tiré le bras pour me dire que le type s’adressait à moi. Il faisait allusion donc à la phrase que j’avais sur la poitrine qui pourrait se traduire par « Plus chaud que la moyenne » avec chaud au sens de déglingué (maman est banlieusarde donc elle n’a pas besoin de paraphrase sur ce coup-là). Le type en question : un gars de la sécu du musée, beau bébé black avec une tête de plus que moi et à peu près large comme deux fois moi. Il avance vers nous le regard un peu dur et me dit qu’il kiffe mon t-shirt ! « Ah thank you !» (Un peu intimidé et avec mon plus accent t’as vu). Son visage s’adoucit et là le type me sort que Notorious B.I.G. était son pote et qu’il a grandit avec. Il est super ému de voir ses paroles comme ça sur un t-shirt presque 30 ans plus tard et trouve ça trop cool. Boom. Gorge sèche, joues rosées, je ne sortirai pas un mot. Emu, gêné, flatté, un peu de tout ça. Le gars me check à l’américaine avec un gros hug et on se sépare comme ça. Il m’a fallut dix bonnes minutes pour atterrir et rembobiner la scène dans ma tête pour réaliser ce qu’il venait de se passer. « Pourquoi tu ne lui as pas posé de questions ? ». C’est vrai ça, blaireau ! J’étais tétanisé ouais, ça peut paraître ridicule, je ne manque pas trop de répartie d’habitude, mais là que dalle. En tout cas ça m’a galvanisé et je me suis dit qu’en rentrant en France j’allais boosté le truc. Au passage je ferais ma première vente lors de cette semaine à New-York. Oh et kime ça se prononce « kimé ».
Je te laisse avec deux morceaux, de musique. Le premier, des Rolling Stones version sixties, je pense l’avoir entendu pour la première fois dans le troublant film Le témoin du mal avec Denzel Washington.
Le second c’est le fameux titre de Notorious B.I.G. 👑
A écouter fort <3.
Partie 2 à suivre…
Member discussion